Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/202

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de ce bien-là ! Je ne veux pas qu’on me gronde toujours. Ça m’ennuie, ça m’assomme ; j’en perdrai l’esprit.

caroline.

Écoute, mon frère ; tu te souviens du jour où tu as cassé une glace avec ton balai ?

gribouille.

Oui. Et après ?

caroline.

Et après, tu n’as plus recommencé ; tu as fait attention.

gribouille.

Je crois bien, tu m’as si bien grondé que j’en ai pleuré, que je n’en ai pas déjeuné. Il y avait tout juste une galette qui me faisait une envie… Je l’ai regrettée bien des fois, va.

caroline.

Ta maladresse ?

gribouille.

Non, la galette.

caroline sourit.

Ah !… C’est égal : tu n’as plus rien cassé depuis avec ton balai ; c’est parce que je t’avais grondé.

gribouille.

Ça m’a fait un effet tout de même ; ceci est vrai.

caroline.

Tu vois donc, mon pauvre Gribouille, qu’il ne faut pas te fâcher ni t’affliger quand on te gronde, mais tâcher de ne plus recommencer pour ne plus être grondé.