Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/24

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mieux ; le bon Dieu a protégé mon travail : il ne me retirera pas son appui.

mademoiselle rose.

Oui, oui, ma belle, compte là-dessus ; je vous donnerai un coup de main à l’occasion : les ciseaux par-ci, un pli par-là, et vous verrez ce que deviendra votre beau talent en robes et manteaux.

caroline.

Pas possible, mademoiselle Rose ; vous ne feriez pas une méchanceté pareille !

gribouille.

Que veut-elle te faire, ma sœur ? Dis, je saurai bien l’en empêcher.

mademoiselle rose.

Toi, imbécile, tu m’empêcheras d’arranger les robes à mon idée pour qu’elles aillent comme je l’entends ? Je t’en défie, idiot.

gribouille.

Il n’y a pas que Mme Delmis dans le pays, méchante vieille fille, et je vous ferai votre réputation, moi aussi, si vous faites du mal à ma sœur.

mademoiselle rose, avec colère.

Vieille fille ! Qu’est-ce à dire ? vieille fille ! J’ai refusé plus de vingt maris, et…

gribouille.

Je demande les noms, mademoiselle. Un seul, si vous pouvez.

mademoiselle rose.

Les noms ! les noms ! Comme si on pouvait se souvenir de tout ça !