Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/248

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caroline.

C’est impossible, madame ; je resterai chez moi avec mon frère, si je ne puis me placer avec lui, comme je le crains ; je reprendrai alors mon métier de couturière.

madame grébu, avec humeur.

Ainsi, mademoiselle, vous refusez d’entrer à mon service ?

caroline.

J’y suis forcée, madame, ne pouvant quitter mon frère.

madame grébu, de même.

C’est bien, mademoiselle. Je vous souhaite le bonsoir, mademoiselle. J’ai à causer avec Mme Delmis ; ainsi je monte malgré vous, mademoiselle.

— Vous ne monterez pas, s’écria Gribouille en se jetant devant Mme Grébu, qui mettait le pied sur la première marche de l’escalier. Je ne veux pas que vous fassiez gronder ma sœur.

Mme Grébu repoussa Gribouille et voulut monter ; Gribouille s’élança sur elle, la saisit à bras-le-corps et la tira en arrière malgré sa résistance. Dans la lutte Mme Grébu s’embarrassa dans sa robe et tomba, entraînant Gribouille.

Mme Grébu criait : Gribouille voulut la faire taire en lui serrant le cou comme il avait fait au perroquet, mais le cou de Mme Grébu avait de trop vastes proportions pour les mains de Gribouille ; Caroline, s’approchant, suppliait son frère de lâcher Mme Grébu.