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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/252

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mot, et monsieur me croira ; et Caroline sera là pour m’appuyer.

— Misérable ! s’écria Mme Grébu, suffoquant de colère.

gribouille, enchanté.

Misérable, tant que vous voudrez ! mais je vous tiens tout de même, hé, la vieille !

madame grébu.

Laissez-moi sortir ; j’ai besoin… de prendre l’air,… j’étouffe… Brigadier,… donnez-moi le bras,… reconduisez-moi à la maison. »

Mme Grébu sortit au bras du brigadier souriant ; il comprenait à peu près la scène qui venait de se passer, et fit en passant un geste d’adieu amical à Caroline et à Gribouille.

Aussitôt que Mme Grébu fut partie, Gribouille se mit à sauter et à gambader dans la cuisine.

« Bien fait ! bien fait ! chantait-il. Je la tiens, la vieille !… Et les autres vieilles aussi !… Trop parler nuit, dit le proverbe… Elle en a trop dit, la vieille. »

Gribouille mit le nez à la porte ; il redoubla ses rires.

« Ha ! ha ! Le brigadier en a assez !… Tiens, la voilà qui tombe dans ses bras ! Ha ! ha ! ha ! elle le fait exprès… C’est la colère qui l’étouffe !… Tiens ! le brigadier l’emporte ! Ouf ! quelle charge !… Pauvre brigadier !… Voilà qu’il la pose à terre !… Il s’essuie le front ! Caroline ! viens donc voir ; la vieille Grébu assise à terre ; et le pauvre brigadier qui a un air piteux… Ha ! ha ! Elle se