Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/272

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gribouille.

Non ; vous avez été faible une fois : je ne compte plus sur vous.

monsieur delmis, vivement.

Faible !… Gribouille, tu t’oublies ! tu comptes trop sur mon amitié !

gribouille.

Non, puisque je n’y compte plus. Vous avez été faible quand vous m’avez abandonné pour l’affaire de Jacquot. Au lieu de me soutenir, vous avez dit : « Tire-toi d’affaire comme tu pourras ». Et comment pouvais-je me tirer d’affaire, puisque c’est vous qui aviez mis la tête de Jacquot dans la souricière ? Que pouvais-je dire, moi ? Si vous ne m’aviez pas conseillé, j’aurais jeté Jacquot au fond du fumier, et personne n’aurait rien su. »

M. Delmis, qui s’était calmé à mesure que Gribouille parlait, sourit à ses dernières phrases, et, reprenant son air de bonté, il lui dit :

« Tout cela ne m’explique pas pourquoi Caroline pleure, et ce que je puis faire pour la consoler. »

Gribouille raconta ce qui venait de se passer avec Mme Delmis et les craintes de Caroline.

« L’affaire est mauvaise, dit M. Delmis, moitié mécontent au récit des paroles de Gribouille à Mme Delmis, moitié attristé par les craintes trop légitimes de Caroline. L’affaire est mauvaise, répéta-t-il. Je ne vois qu’un moyen : c’est que Caroline cherche de l’ouvrage chez des personnes nou-