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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/275

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gribouille.

C’était Caroline, monsieur, mais ce n’est plus elle, puisque nous partons demain dès le matin.

— Demain ! s’écria M. Delmis en se levant précipitamment. C’est impossible ! On ne s’en va pas comme ça. Caroline n’est pas capable d’un procédé pareil.

gribouille.

Monsieur a raison. Caroline n’est pas capable d’un procédé pareil. C’est madame qui nous fait partir comme si nous étions des voleurs. Ce ne serait toujours pas ses robes qu’on emporterait ! Des robes qui lui vont !…

Gribouille se mit à rire ; M. Delmis, malgré sa contrariété, réprima à moitié un sourire ; les enfants restaient consternés ; Mme Delmis était fort embarrassée.

madame delmis.

Mon ami,… j’ai cru devoir chercher tout de suite quelqu’un… Gribouille est si grossier… On ne peut pas exposer les personnes qui viennent chez nous… aux… aux malhonnêtetés,… aux coups de cet imbécile… Vous savez combien Caroline est susceptible… Elle n’a pas voulu,… elle a voulu…

monsieur delmis.

Elle n’a pas voulu supporter vos humeurs, et elle a voulu s’y soustraire le plus promptement possible : je la comprends et je l’approuve… Gribouille, mon ami, va chercher ta sœur. Il faut que je lui parle. Amène-la dans mon cabinet.