Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/42

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« Ma pauvre enfant, remerciez le bon Dieu d’avoir terminé les souffrances de votre mère ; demandez-lui du courage pour lutter contre l’isolement et les privations. Souvenez-vous que ce Dieu si bon est toujours avec vous ; que, s’il vous envoie des peines, c’est pour effacer vos fautes et pour mieux récompenser votre obéissance, votre résignation, votre dévouement.

caroline.

Je le sais, monsieur le curé, je le sais ! Mais ma mère, ma pauvre mère ! Je reste seule…

le curé.

Non, pas seule, mon enfant. Il vous reste un devoir, un grand devoir à remplir : celui que vous a légué votre mère. Vous êtes le seul soutien, le seul appui de votre frère… Dieu vous aidera, car la tâche est difficile.

caroline.

Hélas ! oui ; il me reste mon frère !… Mon frère !… Que le bon Dieu me protège, car je sens mon courage faiblir.

le curé.

Il vous protégera, mon enfant. Ne doutez pas de sa bonté, et, quoi qu’il vous envoie, remerciez et acceptez.

caroline.

Je tâcherai, monsieur le curé, je tâcherai… Que sa sainte volonté soit faite et non la mienne ! »

Après avoir cherché à consoler et à remonter Caroline, le bon curé lui dit :