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Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/120

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Le général fit monter en voiture sa nièce Dabrovine, malgré une légère résistance, car elle aurait voulu faire monter son oncle le premier.

« À toi, Natasha, maintenant ; monte ! Appuie-toi sur mon bras. »

Natasha

Non, mon oncle, je me mettrai en face de vous quand vous serez placé.

— Alors, montez, les petits, dit le général en souriant. À toi à présent, ma petite Natasha.

Natasha

Pas avant vous, mon oncle ; je vous en prie.

Le général

Comme tu voudras, mon enfant… Houp ! je monte. »

Et le général se hissa péniblement.

Natasha sauta légèrement et prit place en face de son oncle. Pour la première fois depuis deux ans, un sourire vint animer le visage doux et triste de Mme Dabrovine. Ce sourire fut aperçu par Natasha, qui dans sa joie serra les mains de son oncle en lui disant à l’oreille :

« Elle sourit ».

L’oncle sourit aussi et regarda avec tendresse sa nièce et sa petite-nièce ; il se pencha à la portière, et cria au cocher d’aller aussi vite que le permettrait la fatigue de ses chevaux.

Le général adressa une foule de questions à sa nièce et aux enfants, et découvrit, malgré l’intention visible de sa nièce de le lui dissimuler, qu’ils