mot de son oncle pour les mettre tous, filles et garçons, aux mains de M. Jackson. Voyant que l’oncle ne disait plus rien, elle avança elle-même vers M. Jackson et lui présenta Mitineka, Sonushka, Yégor, Pavlouska, Nicolaï, en disant :
« Voici aussi les miens que je vous confie, Monsieur ; les autres sont encore trop jeunes : vous les aurez plus tard. Je suis reconnaissante à mon oncle d’avoir pensé à l’éducation de ses petits-enfants, comme il dit. Merci, mon bon oncle.
— Il n’y a pas de quoi nous remercier, Maria Pétrovna, répondit le général revenu de sa surprise ; je n’ai pas du tout pensé aux vôtres, que vous élevez si bien et qui ont leur père pour achever votre œuvre ; je n’ai engagé M. Jackson que pour les deux fils de votre sœur, et il en aura bien assez, sans y ajouter cinq diables qui le feront enrager du matin au soir.
J’espère, Monsieur, que vous ferez pour moi, par complaisance, ce que mon oncle ne vous a pas imposé.
Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour vous contenter, Madame. »
L’accent un peu anglais du gouverneur n’était pas désagréable ; Mme Papofski lui fit un demi-salut presque gracieux, et regarda sa sœur d’un air de triomphe. Le général se grattait la tête ; il avait l’air embarrassé et mécontent.