et en large. Natasha l’accompagnait et lui parlait avec vivacité et gaieté. Dérigny parut surpris de l’agitation visible de Romane et lui demanda s’il était souffrant.
« Non, non, mon bon monsieur Dérigny, répondit Natasha en riant ; je suis occupée à le calmer et à lui faire la morale. Figurez-vous que M. Jackson, toujours si bon, si patient, s’est fâché…, mais tout de bon…, contre mes cousins Mitineka et Yégor, qui sautaient après lui en l’appelant Polonais. M. Jackson a pris cela comme une injure ; et moi, je lui dis que c’est très mal, que les Polonais sont très bons, très malheureux, qu’il ne faut pas les détester comme il fait, qu’il faut même les aimer ; et lui, au lieu de m’écouter, il a les yeux rouges comme s’il voulait pleurer ; il me serre la main à me briser les doigts…, et tout cela par colère…, Tenez, regardez-le ; voyez s’il a l’air tranquille et bon comme d’habitude. »
Dérigny ne répondit pas ; Romane se tut également ; Natasha alla gronder encore ses méchants cousins ; pendant ce temps, Dérigny et Romane avaient disparu.
Mme Papofski entra :
« M. Jackson n’est pas ici ?
Non, maman, il est parti furieux ; nous l’avons appelé Polonais, comme vous nous l’avez ordonné : il a pris cela pour une injure ; il s’est fâché, il nous