Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/24

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Frantsousse (Français) et examinant avec curiosité la famille Dérigny.

Le général leur dit quelques mots, après lesquels deux femmes coururent dans un corridor sur lequel donnaient les chambres à coucher ; deux autres se précipitèrent dans un passage qui menait à l’office et aux cuisines.

« Mon ami, dit le général à Dérigny, accompagnez votre femme et vos enfants dans les chambres que je vous ai fait préparer par Stépane ; on vous apportera votre souper ; quand vous serez bien installés, on vous mènera dans mon appartement, et nous prendrons nos arrangements pour demain et les jours suivants.

— À vos ordres, mon général », répondit Dérigny.

Et il suivit un domestique auquel le général avait donné ses instructions en russe.

Les enfants, à moitié endormis à l’arrivée, s’étaient éveillés tout à fait par le bruit, la nouveauté des visages, des costumes.

« C’est drôle, dit Paul à Jacques, que tous les hommes ici soient des sapeurs !

Jacques

Ce ne sont pas des sapeurs : ce sont les paysans du général.

Paul

Mais pourquoi sont-ils tous en robe de chambre ?

Jacques

C’est leur manière de s’habiller ; tu en as vu tout