dans la matinée, excepté Dérigny, qui conservait ses habitudes militaires et qui était près du général à l’heure accoutumée. Son exactitude plut au général.
« Mon ami, lui dit-il, aussitôt que je serai prêt et que j’aurai déjeuné, je vous ferai voir le château, le parc, le village, les bois, tout enfin.
Je vous remercie, mon général : je serai très content de connaître Gromiline, qui me paraît être une superbe propriété.
Oui, pas mal, pas mal ; vingt mille hectares de bois, dix mille de terre à labour, vingt mille de prairie. Oui, c’est une jolie terre : quatre mille paysans, deux cents chevaux, trois cents vaches, vingt mille moutons et une foule d’autres bêtes. Oui, c’est bien. »
Dérigny souriait.
Pourquoi riez-vous ? Croyez-vous que je sois un menteur, que j’exagère, que j’invente ?
Oh non ! mon général ! Je souriais de l’air indifférent avec lequel vous comptiez vos richesses.
Et comment voulez-vous que je dise ? Faut-il que je rie comme un sot, que je cabriole comme vos enfants, que je fasse semblant de me croire pauvre ?