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XX

VOYAGE PÉNIBLE. HEUREUSE FIN


« Le lendemain je pris congé des femmes et je continuai ma route, bien décidé à ne plus demander d’abri à aucun être humain ; j’avais encore soixante-dix roubles ; en couchant dans les bois, en n’achetant que le pain strictement nécessaire à ma subsistance, j’espérais pouvoir arriver jusqu’à Vologda ; il y a dans les environs de cette ville beaucoup de fabriques de drap, de toile à voiles et des tanneries, où je pouvais trouver à gagner l’argent nécessaire pour arriver à la fin de mon voyage. Je marchai donc résolument, et Dieu seul sait ce que j’ai souffert pendant ces quatre mois d’un rude hiver. Quelquefois je sentais faiblir mon courage ; je le ranimais en baisant avec ferveur une croix en bois que je m’étais fabriqué avec mon couteau. Deux fois seulement j’entrai dans