Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/37

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Paul

Bon ! sans quoi j’aurais remis ma veste ou ma blouse de Loumigny. »

Pendant qu’ils parlaient, un grand mouvement se faisait dans la cour ; un courrier à cheval venait d’arriver ; les domestiques s’empressèrent autour de lui ; les petits Russes se débandèrent et coururent savoir des nouvelles. Jacques et Paul les suivirent et comprirent que ce courrier précédait d’une heure Mme Papofski, nièce du général comte Dourakine. Elle venait passer quelque temps chez son oncle avec ses huit enfants. On alla prévenir le général, qui parut assez contrarié de cette visite ; il appela Dérigny.

« Allez, mon ami, avec Vassili, pour arranger des chambres à tout ce monde. Huit enfants ! si ça a du bon sens de m’amener cette marmaille ! Que veut-elle que je fasse de ces huit polissons ? Des brise-tout, des criards ! — Sac à papier ! j’étais tranquille, ici, je commençais à m’habituer à tout ce qui y manque ; vous, votre femme et vos enfants me suffisiez grandement, et voilà cette invasion de sauvages qui vient me troubler et m’ennuyer ! Mais il faut les recevoir, puisqu’ils arrivent. Allez, mon ami, allez vite tout préparer. »

Dérigny

Mon général, oserais-je vous demander de vouloir bien venir m’indiquer les chambres que vous désirez leur voir occuper ?