Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/41

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Le général

Ça m’est égal ! Mettez-les où vous voudrez ; la première porte qui vous tombera sous la main.

Dérigny

Pardon, mon général ; cette dame est votre nièce, et à ce titre elle a droit à mon respect. Je serais désolé de ne pas lui donner les meilleurs appartements ; ce qui pourrait bien arriver, puisque je connais encore imparfaitement les chambres du château.

Le général

Allons, puisque vous le voulez, je vous accompagne ; marchez en avant pour ouvrir les portes. »

Vassili suivait, fort étonné de la condescendance du comte, qui daignait visiter lui-même les chambres de la maison. On arriva devant une porte à deux battants, la première du corridor qui donnait dans la salle à manger.

Le général

En voici une ; elle en vaudra une autre ; ouvrez, Dérigny : il doit y avoir trois ou quatre chambres que se suivent et qui ont chacune leur porte dans le corridor. »

Dérigny ouvrit, malgré la vive opposition de Vassili, que le général fit taire par quelques mots énergiques. Le général entra, fit quelques pas dans la chambre, regarda autour de lui d’un œil étincelant de colère, et se tournant vers Vassili :

« Tu ne voulais pas me laisser entrer, animal, parce que tu voulais me cacher que toi et les tiens