Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/222

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per, était tombé à genoux au milieu de la salle, Julien était consterné. Personne ne parlait.

M. Georgey raconta de son mieux ce qui lui était arrivé depuis qu’ils avaient rencontré Alcide et Frédéric. Il dit comment il avait trouvé sa poche vidée en rentrant chez lui ; comment il était retourné à la ville pour porter plainte ; qu’en cherchant Alcide et Frédéric, il avait été encore volé par deux jeunes gens qu’on avait arrêtés, et sur lesquels on avait trouvé sa montre, sa bourse et une autre montre dont les gendarmes cherchaient le propriétaire, et qui était celle qu’Alcide et Frédéric venaient d’acheter.

Il parla avec émotion de sa douloureuse surprise quand il avait vu Frédéric amené par des gendarmes en compagnie d’Alcide ; quand il avait vu Frédéric ayant dans sa poche une chaîne d’or et des guinées qui étaient précisément celles qu’on lui avait volées à lui Georgey.

Il raconta sa généreuse résolution de sauver l’honneur de ses amis Bonard. Il avait dû en même temps, quoique à regret, certifier l’innocence d’Alcide, puisque les deux garçons avaient été arrêtés ensemble ; il expliqua comment il avait déclaré leur avoir tout donné et comment, après cette déclaration, il les avait emmenés avec lui. Il raconta comment Alcide avait dû couler des pièces d’or dans la poche de Julien pour rejeter le vol sur lui.

« J’avais dit toutes les choses horribles au papa Alcide, ajouta M. Georgey. Le papa avait donné à Alcide un bâtonnement si terrible, que lé misérable il était resté couché sur la terre. Je croyais Fridric