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Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/224

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— C’est Alcide, répondit Frédéric d’une voix défaillante.

bonard.

Tu l’as vu ; tu le savais !

— J’y étais, répondit Frédéric de même.

bonard.

Pourquoi as-tu brisé au lieu d’ouvrir ?

frédéric.

C’est Alcide, pour faire croire que c’étaient les voleurs.

bonard, avec désespoir.

Et moi qui ai porté plainte ! Et les gendarmes qui vont venir ! Et mon nom qui sera déshonoré ! Misérable, indigne de vivre ! je ne peux plus te voir ; je ne veux pas être déshonoré par toi ! Et ta pauvre mère ? Montrée au doigt ! Mère d’un voleur ! Voleur ! Voleur ! Mon fils voleur ! »

Et Bonard, fou d’épouvante et de douleur, saisit une lourde pince, et, levant le bras, allait le frapper d’un coup peut-être mortel, lorsque M. Georgey, s’élançant sur lui, l’étreignit de ses bras vigoureux, et, malgré sa résistance, l’entraîna dans la chambre voisine. Frédéric était tombé sans connaissance ; Julien soutenait Mme Bonard, à moitié évanouie sur sa chaise.

L’Anglais avait fermé à double tour la porte de la chambre, de peur que Bonard ne lui échappât.

m. georgey.

Craignez pas, povre créature ; pas de déshonorement ; moi tout arranger ; moi dire comme hier C’était moi.

bonard.

C’est impossible, impossible ; on va faire une