Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/231

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m’entraîne,… au secours ! Il appelle les gendarmes ! Il veut faire prendre Julien… On croit que Julien a volé. Pauvre Julien ! On le garrotte, on le mène en prison… Arrêtez ! arrêtez ! Ce n’est pas lui, c’est Alcide !… Je vous jure que c’est Alcide… Je l’ai vu,… il me l’a dit… Il ment, il ment… Ne l’écoutez pas, gendarmes… Voyez, voyez comme il verse du vin blanc et du rouge à M. Georgey… Il veut l’enivrer… pour le voler. Voyez-vous comme il le vole ? Voyez-vous comme il met des pièces d’or dans la poche de Julien… Mais dites-lui… ? empêchez-le… Mon Dieu, mon Dieu ! quel malheur que j’aie écouté Alcide !… »

Frédéric retombait épuisé sur son oreiller. Il semblait parfois s’endormir, mais il recommençait à crier, à se débattre et à faire connaître, par ses propos incohérents, tout ce qui s’était passé entre lui et Alcide. Mme Bonard ne savait que faire. M. Georgey dit à Julien d’aller chercher le médecin. Julien y courut.

Pendant qu’il faisait sa commission, les gendarmes se présentèrent pour faire leur enquête sur le vol commis la veille chez Bonard.

M. Georgey alla au-devant d’eux et leur serra la main à l’anglaise en riant.

« Vous voir lé vol et lé brisement !… Voilà ! »

Et il montra du doigt l’armoire.

« Vous voir lé voleur ?… Voilà ! »

Et il se désigna lui-même du doigt.

le brigadier.

Comment, Monsieur ! Vous, le voleur ? Ce n’est pas possible.