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Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/275

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service ; je ne m’en étais pas méfié. Mais votre avertissement ne sera pas perdu, mon colonel, et dès aujourd’hui je m’en séparerai.

le colonel.

Ils sont donc bien changés, pour que tu en aies si bonne opinion ? Malgré les apparences, n’oublie pas mon conseil. Au revoir, mon ami, je ne te perdrai pas de vue. »

Le colonel s’éloigna, les amis d’Alcide se rapprochèrent.

alcide.

Qu’est-ce qu’il t’a dit le colonel ? Il nous regardait en te parlant.

frédéric.

Il m’a dit quelque chose qui ne me fait pas plaisir et qui vous regarde tous.

gredinet.

Quoi donc ? Tu as l’air contrarié, en effet.

frédéric.

On le serait à moins. Il m’a dit de prendre garde aux camarades mal notés dans le régiment.

renardot.

Eh bien, en quoi cela nous regarde-t-il ?

frédéric.

En ce qu’il m’a dit que vous en étiez.

alcide.

Ah bah ! Tu ne l’as pas cru, je pense ?

frédéric.

Mon colonel m’a toujours donné de bons avis, et je me suis toujours bien trouvé de les avoir écoutés.