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Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/335

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était superbe. Et ses magnifiques galons ! Et moi qui voyais arriver lé galons sur mon toit.

bonard.

Comment, sur votre toit ? Quel toit ?

m. georgey.

C’était lé toiture du colonel. Jé voyais dé mon lunette. Il sé battait furieusement ! C’était beau ! magnifique ! Fridric il tapait sur les Mauricauds ! Les Mauricauds, ils tombaient, ils tortillaient. C’étaient lé serpents contre les lions. Et Fridric était après brigadier. Et une autre combattement, il était maréchal des logis. »

Frédéric voulut changer de conversation, mais M. Georgey revenait toujours aux batailles, aux traits de bravoure, aux hauts faits de Frédéric ; le père était tout oreille pour M. Georgey ; la mère était tout yeux pour son fils.

Quand on eut bien causé, bien questionné et bien dîné, quand Frédéric eut bien fait connaître ce qu’il devait à son excellent protecteur, sauf l’affaire du conseil de guerre que M. Georgey l’avait engagé à ne confier qu’à sa mère, Bonard voulut faire voir son maréchal des logis dans le bourg. Il lui proposa d’aller chez M. le curé.

m. georgey.

Et aussi, jé voulais avoir lé logement pour moi. Quoi faisait Caroline ?

madame bonard.

Votre logement est tout prêt, Monsieur ; nous avons une belle chambre pour vous à la ferme ; grâce aux douze mille francs que vous avez laissés à Julien, grâce à votre générosité envers lui et