le dindon, qui s’enfuit avec une telle vitesse, que l’Anglais désespéra de l’attraper. Il se borna à le suivre majestueusement de loin et à ne pas le perdre de vue. Il ne tarda pas à arriver à la barrière.
Pendant ce temps, Julien faisait rentrer son troupeau ; Bonard était dans la cour.
« M’sieur, M’sieur, cria Julien en l’apercevant, je me presse de rentrer pour sauver mon troupeau.
Qu’est-ce qui t’arrive donc ? As-tu fait quelque mauvaise rencontre ?
Je crois bien, M’sieur ; un homme tout drôle, qui parle charabia, qui voulait absolument avoir mes dindes. Et puis, M’sieur, j’ai rencontré bien pis que ça : Alcide, qui allait du côté de la ferme, et que j’ai appelé pour m’aider à faire marcher mes bêtes.
Pourquoi l’as-tu appelé ? je défends que vous lui parliez, toi et Frédéric.
C’est que je ne l’ai pas reconnu, M’sieur ; et puis, une fois qu’il m’a tenu, je ne pouvais plus le faire partir. »
Julien raconta à Bonard ce qui s’était passé entre lui et Alcide.
J’ai eu un mauvais mouvement, M’sieur ; comme une envie de faire ce que me conseillait Alcide.
Qu’est-ce qui t’a arrêté ?