blouse des dimanches ; donne-toi un coup de peigne, un coup de savon, et viens me trouver dans la salle. Je t’y attends. »
Julien avait fini son ouvrage ; il posa le balai dans l’écurie et courut se débarbouiller à la pompe.
« Je me nettoierai aussi bien à grande eau que si j’usais le savon de Mme Bonard. Frédéric a dit vrai ; je suis à la charité de M. et Mme Bonard : je dois faire le moins de dépense possible. »
Julien soupira ; puis il se lava, se frotta si bien, qu’il sortit très propre de dessous la pompe ; il démêla ses cheveux bien lavés avec le peigne de l’écurie qui servait aux chevaux, mit du linge blanc, une vieille blouse déteinte, mais propre, ses souliers ferrés, et alla retrouver dans la salle Mme Bonard, qui l’attendait en raccommodant du linge. Elle l’examina.
Bien ! tu es propre comme cela. La blouse n’est pas des plus neuves, mais tu en achèteras une à la foire prochaine.
Et M. Bonard ? Est-ce qu’il ne vient pas ?
Il va nous rejoindre chez l’Anglais ; il a été marchander un troupeau d’oies. »
Ils se mirent en route ; Julien parlait peu, il était triste.
Qu’est-ce que tu as, mon Julien ? Tu ne dis rien ;
tu es tout sérieux, comme qui dirait triste.