Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/126

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Henriette.

Et quels beaux marrons !

Jacques.

Lequel est le tas de Camille ?

Camille.

Je n’en ai pas ; je n’en ai pas besoin.

Jacques.

Tu en as aussi besoin que nous.

Camille.

Les petits m’ont promis de m’en donner quand ils seraient cuits.

Jacques.

Combien ?

les quatre petits, ensemble.

Deux chacun ; cela fait beaucoup.

Jacques, avec indignation.

Mais c’est abominable ! Comment, la pauvre Camille s’est éreintée à vous ramasser vos marrons, et vous ne lui en donnez que deux !

Armand.

Je te conseille de crier, toi qui n’en donnes pas un, non plus que les autres grands.

Jacques.

Je n’en donne pas, parce que je ne savais pas que Camille travaillait pour vous, au lieu de travailler pour elle. À présent que je le sais, je lui donnerai la moitié de mon tas.

— Nous aussi ! s’écrièrent les autres.

Gaston.

Non, Camille prendra les nôtres. Nous te les avons offerts les premiers, et avant que Jacques fût revenu, tu sais bien, Camille.