Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/150

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après quoi nous la tuerons, parce qu’elle finirait par s’échapper. »

Armand ne répondit pas ; mais il se dit en lui-même qu’il cacherait si bien sa souris, qu’on ne la trouverait pas.

La bonne alla demander une souricière à grillage et à bascule ; elle ne tarda pas à en remonter une, avec un petit morceau de lard qui devait attirer les souris. Elle la mit dans l’armoire, comme l’autre, et les enfants attendirent. On ne fut pas longtemps sans entendre la bascule retomber : la souris était prise.

Les enfants avaient attendu avec beaucoup de patience, tant ils avaient envie de voir la souris vivante. Quand la bonne ouvrit l’armoire et en tira la souricière, ils se groupèrent tous autour pour la mieux voir. La pauvre souris ne paraissait pas trop rassurée au milieu de ces cris de joie et de cet entourage, terrible pour elle ; car elle se croyait perdue, et on va voir qu’elle avait raison.

Armand.

Comment faire pour la tirer de là ?

Louis.

Ouvre la petite porte et prends-la.

Armand.

C’est que… je n’ose pas.

Louis.

Tu as peur d’une souris ?

Armand.

Je crois bien ! Une souris a des griffes et des dents !