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Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/152

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Armand.

Mais puisque je te dis que j’ai peur.

Élisabeth.

Écoutez, mes amis ; si vous me promettez de ne pas faire de mal à cette pauvre petite bête, je vais ouvrir tout doucement la porte, et je la prendrai dans ma main.

La bonne.

Non, mademoiselle Élisabeth, vous vous saliriez les mains ; ça sent si mauvais, une souris ! Laissez-moi faire, je vais la prendre et lui attacher un cordon à la patte, sans lui faire de mal. »

Et la bonne s’enveloppa la main d’une serviette, souleva doucement la trappe et saisit la souris au moment où elle allait s’échapper ; puis elle lui attacha la patte avec le cordon qu’elle tenait tout prêt de l’autre main.

« Voilà, dit-elle en remettant à Armand le bout du cordon. Tenez bien ; ne lâchez pas. »

Et elle posa à terre la souris, qui, se croyant libre, se précipita en avant de toute la vitesse de ses jambes. Sa course ne fut pas longue : le cordon l’arrêta ; alors elle se mit à tourner autour d’Armand, qui commença à s’effrayer de voir la souris si près de ses pieds ; bientôt il poussa un cri horrible en lâchant le cordon, car la souris grimpait le long de sa jambe. La bonne saisit le cordon et tira ; la souris se raccrocha à la jambe d’Armand, qui criait de plus belle ; les enfants s’étaient tous réfugiés sur les chaises, les lits et même les tables. La bonne fut obligée de prendre