Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/172

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puis chez les Grosses-Têtes, puis chez les Grosses-Jambes.

Léonce, riant.

Qu’est-ce que c’est que tous ces gens-là ? Où as-tu pris des Grosses-Têtes, des Grosses-Jambes ?

Sophie.

Je les ai pris où je les ai trouvés, monsieur. Si vous ne savez rien, ce n’est pas une raison pour que je sois comme vous. Je sais des choses très amusantes sur les Chinois.

Henri, d’un air moqueur.

Où les as-tu apprises ? Dans ton dernier voyage en Chine ?

Sophie.

Non, monsieur ; je les ai entendu raconter par un ancien missionnaire en Chine, qui s’appelait l’abbé Huc.

Henri.

Et que te racontait ce missionnaire ?

Sophie.

Vous ne le saurez pas, monsieur ; je le raconterai aux autres, mais pas à vous.

Henri.

Qu’ai-je donc fait, pour te mettre en colère contre moi ?

Sophie.

Ce que tu as fait ? Tu t’es moqué de moi, comme tu fais toujours ; je voudrais avoir le dé de Lamalice pour te donner quelques tapes sans que tu pusses me les rendre.