Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/356

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Madame de Rouville.

Voilà ce que c’est que d’être si impatiente et égoïste. Tu as voulu en avoir plus que les autres, et non seulement tu n’as rien, mais tu t’es fait pincer.

Sophie, pleurant.

Dieu, que cela pince fort ! Ma main saigne.

Camille.

Mets ta main dans le ruisseau ; la fraîcheur de l’eau te fera du bien. »

Pendant que Sophie baignait sa main, les autres ne perdaient pas leur temps ; elles prenaient les écrevisses une à une et les mettaient dans un panier à salade d’où elles ne pouvaient s’échapper. Léonce était très contrarié d’avoir perdu ses écrevisses.

« C’est dommage, dit-il, il y en avait deux qui étaient énormes. Cette Sophie fait toujours des bêtises !

— Nous les retrouverons ; j’ai une manière ; tu vas voir, dit Jacques en ôtant ses souliers, ses bas, et en retroussant son pantalon.

Pierre.

Qu’est-ce que tu vas faire ?

Jacques.

Entrer dans le ruisseau et les reprendre à la main.

Louis.

Tu vas avoir les pieds gelés.

Jacques.

Bah ! l’eau est tiède par un beau temps comme ça. »