Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Madeleine.

Pour vous amuser tous ce soir.

Louis.

Ah bah ! nous nous amuserons à jouer à colin-maillard, à cache-cache, à d’autres jeux courants ; c’est bien plus amusant.

— C’est vrai ! c’est vrai ! » s’écrièrent ensemble Camille, Madeleine, Sophie et Marguerite.

D’autres enfants arrivèrent, et parmi eux Jules et Nicolas, qui regardèrent d’un air méchant Pierre et Henri. Louis et Jacques avaient déjà raconté aux Tuileries le mauvais tour qu’on avait joué le matin à la pauvre nourrice de Pierre et de Henri, mais sans dire que les coupables étaient Jules et Nicolas, car Mme d’Arcé leur avait défendu de les nommer. Tous les enfants qui avaient bon cœur furent indignés de la méchanceté de cette attrape ; ils en parlaient devant Jules et Nicolas, sans remarquer leur embarras et leur silence. Le soir, les papas et les mamans avaient abandonné aux enfants le grand salon et la salle à manger, et s’étaient mis à l’abri du tapage dans un plus petit salon.

Au plus fort des jeux, la porte de l’antichambre s’ouvre à deux battants ; un domestique annonce : « Monsieur le commissaire de police ! » Les jeux cessent ; les enfants se groupent au fond de la salle à manger ; Jules et Nicolas se placent prudemment derrière tout le monde.

Le commissaire de police tenait une lettre à la main. Il regarde les enfants d’un air sévère, s’avançant vers eux.