Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/50

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as une boîte de couleurs, des pinceaux, du papier, tu n’as pas besoin d’autre chose pour peindre.

Arthur.

Mais, maman…

La maman, impatientée.

Laisse-moi lire, et va t’amuser avec ton frère. »

Arthur sort à pas lents ; il arrive dans la chambre à côté, où l’attendait son frère Léonce.

Léonce (huit ans).

Eh bien ! as-tu du noir ?

Arthur.

Je n’ai rien du tout ; maman n’a pas voulu m’en donner.

Léonce.

Comment allons-nous faire ? Il nous en faut pourtant, et beaucoup.

Arthur.

Si nous demandions à Sophie ?

Léonce.

Sophie ne pourra pas nous donner de la couleur ; elle n’en a pas plus que nous.

Arthur.

Non, mais elle a des idées ; elle inventera quelque chose.

Léonce.

Je veux bien ; vas-y, toi ; je vous attendrai ici pour répondre à maman si elle demande ce que nous faisons. Va doucement ; ouvre les portes sans faire de bruit. »

Arthur sort sur la pointe des pieds ; il entre chez sa sœur Sophie, âgée de sept ans ; il la trouve oc-