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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie.

Tenez, ma bonne, voyez les jolies choses que m’ont données maman et ma tante d’Aubert.

la bonne.

Le joli ménage ! vous vous amuserez bien avec. Mais je n’aime pas beaucoup ce livre ; à quoi vous servira un livre, puisque vous ne savez pas lire ?

sophie, riant.

Bravo ! voilà ma bonne attrapée comme moi. Ce n’est pas un livre, c’est une boîte à couleurs.

Et Sophie ouvrit la boîte, que la bonne trouva charmante. Après avoir causé sur ce qu’on ferait dans la journée, Sophie dit qu’elle avait voulu donner du thé à ses amies, mais que sa maman ne l’avait pas permis.

« Que mettrais-je dans ma théière, dans mon sucrier et dans mon pot à crème ? Ne pourriez-vous pas, ma chère petite bonne, m’aider un peu et me donner quelque chose que je puisse faire manger à mes amies ?

— Non, ma pauvre petite, répondit la bonne : c’est impossible. Souvenez-vous que votre maman m’a dit qu’elle me renverrait si je vous donnais quelque chose à manger quand elle l’avait défendu. »

Sophie soupira et resta pensive ; petit à petit son visage s’éclaircit, elle avait une idée ; nous allons voir si l’idée était bonne. Sophie joua, puis déjeuna ; en revenant de la promenade avec sa maman, elle dit qu’elle allait tout préparer pour l’ar-