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Page:Ségur - Les Malheurs de Sophie.djvu/118

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LES MALHEURS DE SOPHIE.

charmant et voulaient tout de suite commencer le repas, mais Sophie leur demanda d’attendre jusqu’à trois heures. Ils se mirent donc tous à peindre les images des petits livres : chacun avait le sien. Quand on se fut bien amusé avec la boîte à couleurs et qu’on eut tout rangé soigneusement :

« À présent, s’écria Paul, prenons le thé. »

— Oui, oui, prenons le thé, répondirent toutes les petites filles ensemble.

camille.

Voyons, Sophie, fais les honneurs.

sophie.

Asseyez-vous tous autour de la table… Là, c’est bien… Donnez-moi vos tasses, que j’y mette du sucre… À présent le thé,… puis la crème… Buvez maintenant.

madeleine.

C’est singulier, le sucre ne fond pas.

sophie.

Mêle bien, il fondra.

paul.

Mais ton thé est froid.

sophie.

C’est parce qu’il est fait depuis longtemps.

camille goûte le thé et le rejette avec dégoût.

Ah ! quelle horreur ! qu’est-ce que c’est ? ce n’est pas du thé, cela !

madeleine, le rejetant de même.

C’est détestable ! cela sent la craie.