Quel dommage ! comme elle est jolie !
Mais comment est-elle devenue aveugle ! Elle devait avoir des yeux.
Sophie ne disait rien ; elle regardait la poupée et pleurait.
Je t’avais dit, Sophie, qu’il arriverait un malheur à ta poupée si tu t’obstinais à la mettre au soleil. Heureusement que la figure et les bras n’ont pas eu le temps de fondre. Voyons, ne pleure pas ; je suis très habile médecin, je pourrai peut-être lui rendre ses yeux.
C’est impossible, maman, ils n’y sont plus.
Mme de Réan prit la poupée en souriant et la secoua un peu ; on entendit comme quelque chose qui roulait dans la tête. « Ce sont les yeux qui font le bruit que tu entends, dit Mme de Réan ; la cire a fondu autour des yeux, et ils sont tombés. Mais je tâcherai de les ravoir. Déshabillez la poupée, mes enfants, pendant que je préparerai mes instruments. »
Aussitôt Paul et les trois petites filles se précipitèrent sur la poupée pour la déshabiller. Sophie ne pleurait plus ; elle attendait avec impatience ce qui allait arriver.
La maman revint, prit ses ciseaux, détacha le corps cousu à la poitrine ; les yeux, qui étaient