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Page:Ségur - Les Malheurs de Sophie.djvu/171

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LES MALHEURS DE SOPHIE.

la bonne.

Mais comment faire pour l’emporter ? Le pauvre petit malheureux est si mouillé et si sale que je ne peux pas le prendre dans mes mains.

sophie.

Eh bien, ma bonne, mettez-le dans des feuilles.

paul.

Ou plutôt dans mon mouchoir ; il sera bien mieux.

sophie.

C’est cela ! Essuyons-le avec mon mouchoir, et couchons-le dans le tien ; ma bonne l’emportera.

La bonne les aida à arranger le petit chat, qui n’avait pas la force de remuer ; quand il fut bien enveloppé dans le mouchoir, la bonne le prit, et tous se dépêchèrent d’arriver à la maison pour lui donner du lait chaud.

Ils n’étaient pas loin de la maison, et ils furent bientôt arrivés. Sophie et Paul coururent en avant, à la cuisine.

« Donnez-nous bien vite une tasse de lait chaud, dit Sophie à Jean, le cuisinier.

— Pour quoi faire, mademoiselle ? répondit Jean.

— Pour un pauvre petit chat que nous avons trouvé dans une haie et qui est presque mort de faim. Le voici ; ma bonne l’apporte dans un mouchoir. »

La bonne posa le mouchoir par terre ; le cuisinier apporta une assiettée de lait chaud au petit chat, qui se jeta dessus et avala tout sans en laisser une goutte.