Page:Ségur - Les Malheurs de Sophie.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
LES MALHEURS DE SOPHIE.

dant cette conversation ; elle se tenait cachée derrière tout le monde, rouge comme un radis et tremblant de tous ses membres.

Mme de Réan, la cherchant des yeux et ne la voyant pas, appela : « Sophie, Sophie, où es-tu ? »

Comme Sophie ne répondait pas, les dames derrière lesquelles elle était cachée, et qui la savaient là, s’écartèrent, et Sophie parut dans un tel état de rougeur et de trouble, que chacun devina sans peine que le voleur était elle-même.

« Approchez, Sophie », dit Mme de Réan.

Sophie s’avança d’un pas lent ; ses jambes tremblaient sous elle.

madame de réan.

Où avez-vous mis les choses qui étaient dans ma boîte ?

sophie, tremblante.

Je n’ai rien pris, maman, je n’ai rien caché.

madame de réan.

Il est inutile de mentir, mademoiselle ; rapportez tout à la minute, si vous ne voulez pas être punie comme vous le méritez.

sophie, pleurant.

Mais, maman, je vous assure que je n’ai rien pris.

madame de réan.

Suivez-moi, mademoiselle.

Et, comme Sophie restait sans bouger, Mme de Réan lui prit la main et l’entraîna malgré sa résistance dans le salon à joujoux. Elle se mit à cher-