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Page:Ségur - Les Malheurs de Sophie.djvu/198

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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie, réfléchissant.

Eh bien ! voilà une autre idée. Si nous demandions à maman et à ma tante de nous donner tout de suite l’argent de nos étrennes ?

paul.

Elles ne voudront pas.

sophie.

Demandons-le toujours.

paul.

Demande si tu veux ; moi j’aime mieux attendre ce que te dira ma tante ; je ne demanderai que si elle dit oui.

Sophie courut chez sa maman, qui fit semblant de n’avoir rien entendu.

« Maman, dit-elle, voulez-vous me donner d’avance mes étrennes ? »

madame de réan.

Tes étrennes ? je ne peux pas te les acheter ici ; c’est à notre retour à Paris que je les aurai.

sophie.

Oh ! maman, je voudrais que vous me donniez l’argent de mes étrennes ; j’en ai besoin.

madame de réan.

Comment peux-tu avoir besoin de tant d’argent ? si c’est pour les pauvres, dis-le-moi, je donnerai ce qui est nécessaire : tu sais que je ne te refuse jamais pour les pauvres.

sophie, embarrassée.

Maman, ce n’est pas pour les pauvres ; c’est…, c’est pour acheter un âne.