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LES MALHEURS DE SOPHIE.

comme elle finissait de s’habiller ; elle examina sa robe déchirée.

« Il faut que tu sois tombée bien rudement, dit-elle, pour que ta robe soit déchirée et salie comme elle est.

— Ah ! dit la bonne.

madame de réan.

Qu’avez-vous ? vous êtes-vous fait mal ?

la bonne.

Ah ! la belle idée ! Ha ! ha ! ha ! voilà une invention ! Regardez donc, madame ! »

Et elle montra à Mme de Réan la grosse épingle avec laquelle elle venait de se piquer, et que Sophie avait oublié d’ôter après sa chute.

madame de réan.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment cette épingle se trouve-t-elle au soulier de Sophie ?

la bonne.

Elle n’y est pas venue toute seule certainement, car le cuir est assez dur à percer.

madame de réan.

Parle donc, Sophie ; explique-nous comment cette épingle se trouve là.

sophie, très embarrassée.

Je ne sais pas, maman, je ne sais pas du tout.

madame de réan.

Comment ! Tu ne sais pas ? Tu as mis tes souliers avec l’épingle sans t’en apercevoir ?

sophie.

Oui, maman ! Je n’ai rien vu.