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Page:Ségur - Les Malheurs de Sophie.djvu/77

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LES MALHEURS DE SOPHIE.

aux éclats et lui conseillaient de dessiner avec du charbon la place de ses sourcils. Un jour Paul lui apporta un tout petit paquet bien ficelé, bien cacheté.

« Voici, Sophie, un présent que t’envoie papa, dit Paul d’un petit air malicieux.

— Qu’est-ce que c’est ? » dit Sophie, en prenant le paquet avec empressement.

Le paquet fut ouvert : il contenait deux énormes sourcils bien noirs, bien épais. « C’est pour que tu les colles à la place où il n’y en a plus », dit Paul. Sophie rougit, se fâcha et les jeta au nez de Paul, qui s’enfuit en riant.

Ses sourcils furent plus de six mois à repousser, et ils ne revinrent jamais aussi épais que le désirait Sophie ; aussi, depuis ce temps, Sophie ne chercha plus à se faire de beaux sourcils.