quel énorme morceau de pain vous avez mangé ! J’ai peur, très peur que vous soyez malade.
Non, ma chère Lucie, soyez tranquille, je vous assure que je me porte très bien. »
La bonne lui donna un petit mouchoir à ourler et lui dit de le porter à sa maman, qui voulait la faire travailler.
Sophie courut au salon où l’attendait sa maman, et lui présenta le mouchoir. La maman montra à Sophie comment il fallait piquer et tirer l’aiguille ; ce fut très mal fait pour commencer ; mais, après quelques points, elle fit assez bien et trouva que c’était très amusant de travailler.
« Voulez-vous me permettre, maman, dit-elle, de montrer mon ouvrage à ma bonne ?
— Oui, tu peux y aller, et ensuite tu reviendras ranger toutes tes affaires et jouer dans ma chambre. »
Sophie courut chez sa bonne, qui fut fort étonnée de voir l’ourlet presque fini et si bien fait. Elle lui demanda avec inquiétude si elle n’avait pas mal à l’estomac.
« Non, ma bonne, pas du tout, dit Sophie ; seulement je n’ai pas faim.
— Je le crois bien, après tout ce que vous avez mangé. Mais retournez vite près de votre maman, de crainte qu’elle ne vous gronde. »
Sophie retourna au salon, rangea toutes ses affaires et se mit à jouer. Tout en jouant, elle se