Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/113

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nu ; elle a aussi un petit chapeau de paille avec une plume blanche.

Marguerite, s’élançant de sa chaise.

C’est ma poupée, ma pauvre poupée que j’ai laissée il y a trois jours sous un chêne, lorsqu’il a fait un si gros orage, et que je n’ai pas retrouvée depuis.

Suzanne.

Ah bien ! Jeannette m’a dit qu’on lui avait donné la belle poupée, mais qu’il ne fallait pas en parler, parce que ça ferait des jaloux.

Camille, bas à Marguerite.

Laisse aller Suzanne, et courons dire à maman ce qu’elle vient de nous raconter.

Camille, Madeleine et Marguerite se levèrent et coururent au salon, où Mme de Fleurville était à écrire, pendant que Mme de Rosbourg jouait du piano.

Camille et Madeleine, très précipitamment.

Madame, madame, voulez-vous nous laisser aller au moulin ? Jeannette a la poupée de Marguerite ; il faut qu’elle la rende.

Madame de Rosbourg.

Quelle folie ! mes pauvres enfants, vous perdez la tête ! Comment est-il possible que la poupée de Marguerite se soit sauvée dans la maison de Jeannette ?

« Elle est tout de même jolie, votre poupée ! »
Madeleine.

Mais, madame, Suzanne l’a vue ! Jeannette lui a