Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/119

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enfants s’assoient ; les trois petites s’agitent sur leurs chaises ; Mme de Rosbourg leur fait signe de ne pas montrer d’impatience.

Madame de Fleurville.

Eh bien, mère Léonard, comment cela va-t-il ?

La meunière.

Madame est bien honnête ; ça va bien, Dieu merci.

Madame de Fleurville.

Et votre fille Jeannette, où est-elle ?

Mère Léonard.

Ah ! je ne sais point, madame ; peut-être bien au moulin.

Madame de Fleurville.

Mes filles voudraient la voir ; appelez-la donc…

Mère Léonard, allant à la porte.

Jeannette, Jeannette ! (Après un moment d’attente.) Jeannette, arrive donc ! où t’es-tu fourrée ? Elle ne vient point ! faut croire qu’elle n’ose pas.

Madame de Fleurville.

Pourquoi n’ose-t-elle pas ?

Mère Léonard.

Ah ! quand elle voit ces dames, ça lui fait toujours quelque chose ; elle s’émotionne de la joie qu’elle a.

Madame de Fleurville.

Je voudrais bien lui parler pourtant ; si elle est sage et bonne fille, je lui ai apporté un joli fichu de soie et un beau tablier pour les dimanches.