Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/152

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sant d’arracher quelques pieds de groseilliers pour les porter à ses amies. Elles allaient se mettre à l’œuvre, quand elles entendirent appeler : « Sophie, Marguerite, où êtes-vous ? »

Sophie, Marguerite.

Nous voici, nous voici ; nous arrachons des arbres.

Camille et Madeleine accoururent.

Camille.

Qu’est-ce que vous faites donc depuis près d’une heure ? Nous vous attendions toujours ; voilà maintenant notre heure de récréation passée : il faut aller travailler.

Marguerite.

Mais à quoi vous êtes-vous amusées ? Il n’y a pas seulement un arbrisseau d’arraché !

Marguerite, riant.

C’est que Sophie s’en donnait et man…

Sophie

Tais-toi donc, rapporteuse, tu vas me faire gronder.

Marguerite.

Mais je te dis qu’on ne te grondera pas : ma maman n’est pas comme la tienne.

Camille.

Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? Dis, Marguerite ; et toi, Sophie, laisse-la donc parler.

Marguerite.

Eh bien, depuis près d’une heure, au lieu d’arra-