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Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/17

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arrivent au haut du fossé, traversent la route, et vont tomber épuisées sur le banc que leur avait indiqué Élisa.

Camille étend la petite fille sur ses genoux ; Madeleine apporte de l’eau qu’elle a été chercher dans un fossé ; Camille lave et essuie avec son mouchoir le sang qui inonde le visage de l’enfant, et ne peut retenir un cri de joie lorsqu’elle voit que la pauvre petite n’a pas de blessure.

« Madeleine, ma bonne, venez vite ; la petite fille n’est pas blessée… elle vit ! elle vit… elle vient de pousser un soupir… Oui, elle respire, elle ouvre les yeux. »

Madeleine accourt ; l’enfant venait en effet de reprendre connaissance. Elle regarde autour d’elle d’un air effrayé.

« Maman ! dit-elle, maman ! je veux voir maman !

— Ta maman va venir, ma bonne petite, répond Camille en l’embrassant. Ne pleure pas ; reste avec moi et avec ma sœur Madeleine.

— Non, non, je veux voir maman ; ces méchants chevaux ont emporté maman.

— Les méchants chevaux sont tombés dans un grand trou ; ils n’ont pas emporté ta maman, je t’assure. Tiens, vois-tu ? Voilà ma bonne Élisa ; elle apporte ta maman qui dort. »

La bonne, aidée de deux hommes qui passaient sur la route, avait retiré de la voiture la mère de