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Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/175

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celle qu’elles avaient l’habitude de faire une action de grâces pour remercier Dieu d’avoir ouvert au repentir le cœur des coupables, et pour avoir ainsi tiré un grand bien d’un grand mal.

Après cette prière, qui fut faite du fond du cœur, les enfants s’embrassèrent tendrement et allèrent se coucher.




XVIII

LE ROUGE-GORGE


Un mois après, Camille et Madeleine étaient assises sur un banc dans le jardin ; elles tressaient des paniers avec des joncs que Sophie et Marguerite cueillaient dans un fossé.

« Madeleine, Madeleine ! cria Sophie en accourant, je t’apporte un petit oiseau très joli ; je te le donne, c’est pour toi.

— Voyons, quel oiseau ? dit Camille en jetant ses joncs et s’élançant à la rencontre de Sophie.

Sophie.

Un rouge-gorge : c’est Marguerite qui l’a vu, et c’est moi qui l’ai attrapé ; regarde comme il est déjà gentil.

Camille.

Il est charmant. Pauvre petit ! il doit avoir bien peur ! Et sa maman ! elle se désole sans doute.