Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/217

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« Je me charge de votre avenir, ma pauvre Françoise, ajouta-t-elle ; ne vous inquiétez ni de votre petite Lucie ni de vous-même. En rentrant à Fleurville, je vais immédiatement vous envoyer une charrette qui vous amènera au village. Je m’occuperai de vous loger, de vous faire soigner, de vous procurer tout ce qui vous est nécessaire. Dans deux heures vous aurez quitté cette habitation malsaine et misérable. »

Mme de Rosbourg ne donna ni à Françoise ni à Lucie le temps de revenir de leur surprise ; elle sortit précipitamment, emmenant avec elle Mme de Fleurville et les enfants, qui étaient restés à la porte de la cabane. Aucune d’elles ne parla ; Mme de Rosbourg était absorbée dans ses tristes souvenirs, Mme de Fleurville et les enfants respectaient sa douleur. En approchant du village, Mme de Rosbourg proposa à Mme de Fleurville de venir avec elle visiter une maison qui était à louer depuis quelque temps et qui pouvait convenir à la pauvre femme. Mme de Fleurville accepta la proposition avec empressement, et l’on se dirigea vers une maison petite, mais propre, et entièrement mise à neuf. Il y avait trois pièces, une cave et un grenier, un joli jardin et un potager planté d’arbres fruitiers ; les chambres étaient claires, assez grandes pour servir, l’une de cuisine et de salle à manger, l’autre de chambre pour la mère Françoise et sa fille, la troisième de pièce de réserve.