Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/252

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plusieurs côtés à un fort grognement et à un souffle qui semblait être celui d’une bête en colère ; l’agilité avec laquelle elle avait couru et grimpé de branche en branche jusqu’au haut d’un arbre ; la fatigue et la peine avec lesquelles elle s’y était maintenue ; le bonheur qu’elle avait éprouvé en entendant une voiture approcher, une voix leur répondre, et en se sentant enlevée et déposée dans la carriole. Elle dit combien Sophie avait témoigné de repentir de s’être engagée et de l’avoir entraînée dans cette folle entreprise.

Camille et Madeleine avaient écouté ce récit avec un vif intérêt mêlé de terreur.

Camille.

Quelles sont les bêtes qui vous ont fait si peur ? As-tu pu les voir ?

Marguerite.

Je ne sais pas du tout : j’étais si effrayée que je ne distinguais rien.

Madame de Fleurville.

D’après ce que dit Marguerite, le premier animal doit être un loup, et le second un sanglier avec ses petits.

Marguerite.

Quel bonheur que le loup ne nous ait pas mangées ! j’ai senti son haleine sur ma nuque.

Madame de Fleurville.

Ce sont probablement les deux cris que vous avez poussés qui lui ont fait peur et qui vous ont