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Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/254

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ne sont-elles pas dans le jardin ? — Nous les cherchons depuis une demi-heure avec Élisa sans pouvoir les trouver », me dit Camille. L’inquiétude me gagna ; je me levai, je cherchai dans toute la maison, puis dans le potager, dans le jardin. Mme de Fleurville, qui partageait notre inquiétude, nous donna l’idée que vous étiez peut-être allées chez Françoise ; j’accueillis cet espoir avec empressement, et nous courûmes toutes à la maison blanche : personne ne vous y avait vues ; nous allâmes de porte en porte, demandant à tout le monde si l’on ne vous avait pas rencontrées. Le souvenir de la chute dans la mare, il y a trois ans, me frappa douloureusement ; nous retournâmes en courant à la maison, et, malgré le peu de probabilités que vous fussiez toutes deux tombées à l’eau, on fouilla en tous sens avec des râteaux et des perches. Aucun de nous n’eut la pensée que vous aviez été dans la forêt. Rien ne vous y attirait : pourquoi vous seriez-vous exposées à un danger inutile ? Ne sachant plus où vous trouver, j’allai de maison en maison demander qu’on m’aidât dans mes recherches. Une foule de personnes partirent dans toutes les directions ; nous envoyâmes les domestiques, à cheval, de différents côtés, pour vous rattraper, vous aviez eu l’idée bizarre de faire un voyage lointain ; jusqu’au moment de votre retour, je fus dans un état violent de chagrin et d’affreuse inquiétude. Le bon Dieu