contrerons Hurel… Pourvu qu’il ne soit pas arrivé un malheur ! » se dit-elle tout bas.
Elles se mirent à marcher précipitamment, en prenant le chemin qu’avait dû suivre le cheval. À mesure qu’elles avançaient, l’inquiétude les gagnait ; elles redoutaient un accident, une chute. En approchant de la grand-route qui bordait la rivière, elles virent un attroupement considérable ; Élisa, prévoyant un malheur, arrêta les enfants.
« N’avancez pas, mes chères petites ; laissez-moi aller voir la cause de ce rassemblement ; je reviens dans une minute. »
Les enfants restèrent sur la route, pendant qu’Élisa se dirigeait vers un groupe qui causait avec animation.
« Messieurs, dit-elle en s’approchant, pouvez-vous me dire quelle est la cause du mouvement extraordinaire que j’aperçois là-bas, sur le bord de la rivière ? »
C’est un grand malheur qui vient d’arriver, madame ! On a trouvé dans la rivière le corps d’un brave boucher nommé Hurel !…
Hurel !… pauvre Hurel ! Nous l’attendions ; il venait au château. Mais est-il réellement mort ? N’y a-t-il aucun espoir de le sauver ?