Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/28

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en embrassant tantôt Camille, tantôt Madeleine. Je vous écouterai, et je chercherai toujours à vous faire plaisir.

Camille.

Eh bien, ma petite Marguerite, puisque tu veux être bien sage, fais-moi l’amitié d’aller te promener pendant une heure, comme je te l’ai déjà dit. Depuis que nous avons commencé nos leçons, tu n’es pas sortie ; si tu restes toujours assise, tu perdras tes couleurs et tu deviendras malade.

Marguerite.

Oh ! Camille, je t’en prie, laisse-moi avec toi ! Je t’aime tant !

Camille allait céder, mais Madeleine pressentit la faiblesse de sa sœur : elle prévit tout de suite qu’en cédant une fois à Marguerite il faudrait lui céder toujours et qu’elle finirait par ne faire jamais que ses volontés. Elle prit donc Marguerite par la main, et, ouvrant la porte, elle lui dit :

« Ma chère Marguerite, Camille t’a déjà dit deux fois d’aller te promener, tu demandes toujours à rester encore un instant. Camille a la bonté de t’écouter ; mais cette fois nous voulons que tu sortes. Ainsi, pour être sage, comme tu nous le promettais tout à l’heure, il faut te montrer obéissante. Va, ma petite ; dans une heure tu reviendras. »

Marguerite regarda Camille d’un air suppliant ; mais Camille, qui sentait bien que sa sœur avait