Aller au contenu

Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Marguerite.

Mais si vous n’avez pas assez d’argent, Madeleine, vous prendrez le mien, n’est-ce pas ?

Madeleine.

Oui, oui, ma bonne petite, sois sans inquiétude, ne pensons plus à tout cela, et préparons notre jardin pour y replanter de nouvelles fleurs.

Les trois petites se mirent à l’ouvrage ; Marguerite fut chargée d’arracher les vieilles tiges et de les brouetter dans le bois. Camille et Madeleine bêchèrent avec ardeur ; elles suaient à grosses gouttes toutes les trois quand Mme de Rosbourg, revenue de sa course, les rejoignit au jardin.

« Oh ! les bonnes ouvrières ! s’écria-t-elle. Voilà un jardin bien bêché ! Les fleurs y pousseront toutes seules, j’en suis sûre.

— Nous en aurons bientôt, madame, vous verrez.

— Je n’en doute pas, car le bon Dieu récompensera toujours les bonnes petites filles comme vous. »

La besogne était finie ; Camille, Madeleine et Marguerite eurent soin de ranger leurs outils, et jouèrent pendant une heure dans l’herbe et dans le bois. Alors la cloche sonna le dîner, et chacun rentra.

Le lendemain, après déjeuner, les enfants allèrent à leur petit jardin pour achever de le nettoyer.