Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/51

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Madame Fichini

Tiens, voilà le second pour ne pas te faire mentir.

Camille.

Elle ne mentait pas, madame ; c’est moi qui lui ai donné le premier. »

Mme Fichini regarda Camille avec surprise.

Madame de Fleurville.

Que dis-tu, Camille ? Toi, si bonne, tu as donné un soufflet à Sophie, qui vient en visite chez toi ?

Camille

Oui, maman.

Madame de Fleurville

Et pourquoi t’es-tu laissé emporter à une pareille brutalité ?

Camille, avec hésitation.

Parce que, parce que… (Elle lève les yeux sur Sophie, qui la regarde d’un air suppliant.) Parce que Sophie écrasait mes fraises.

Marguerite

Non, ce n’est pas cela, c’est pour me…

Camille

Si fait, si fait ; c’est pour mes fraises. (Tout bas à Marguerite.) Tais-toi, je t’en prie.

Marguerite, tout bas.

Je ne veux pas qu’on te croie méchante, quand c’est pour me défendre que tu t’es mise en colère.